Archives mensuelles : novembre 2023

La Revue de l’image (1978-1983)

La recherche au service audiovisuel du Centre Pompidou 2/2

À la suite des réflexions autour de l’éphémère Laboratoire de l’image, le service audiovisuel du Centre Pompidou poursuit ses activités de recherche à travers une programmation régulière. Pierre Tailhardat, chef du service audiovisuel, accompagné d’une équipe de diffusion et de chargé·es de recherche, organise à partir de 1978 et jusqu’à 1983 une série de manifestations dédiée à l’actualité de la recherche sur les images.

Une manifestation organisée par le SAV avec le soutien des Espaces communs

Cette série d’une vingtaine de journées ou soirées est organisée principalement entre avril 1978 et juin 1980. Elle est initiée par le service audiovisuel du Centre Pompidou dirigé par Pierre Tailhardat, à la manière et avec le soutien de la Revue parlée de Blaise Gautier. Quelques semaines après la première manifestation, le 12 mai 1978, Blaise Gautier décrit le projet dans une note manuscrite adressée à la Présidence du Centre :

Source : Archives du Centre Pompidou, 1992W040-14, Note manuscrite de Blaise Gautier du 12 mai 1978 sur « La Revue parlée, la revue de l’image ».

Prenant très certainement en considération les tensions provoquées un an auparavant par le projet de laboratoire de l’image, Blaise Gautier circonscrit bien le périmètre couvert par cette nouvelle manifestation. Il la place hors du champ investi par le musée et son département film/photographie, et à la marge des préoccupations du CCI. Il met en avant les partenariats qui peuvent être tissés avec des structures extérieures au Centre Pompidou pour organiser ces événements, ainsi que la dialectique entre pratique de l’image et recherche critique, qui feront en effet l’originalité de la démarche poursuivie par ses organisateurs.

Relai des recherches et pratiques sur l’image quotidienne

De fait, dès ce printemps 1978 et jusqu’à sa dernière édition en 1983, la Revue rassemble chercheurs, artistes, critiques et professionnels des médias, autour de la thématique de l’image. Loin de l’image exceptionnelle, singulière, telle que celle projetée ou accrochée sur les murs du musée, l’image dont il est question dans ces soirées est banale. Elle compose notre « civilisation de l’image » qui se trouve ainsi interrogée : image d’information ou publicitaire, de presse ou de télévision, en mouvement, absente ou figée, scopitone, roman-photo, graffiti, images pédagogiques, d’enfants ou de procès, de commande ou de voyage, illustrations d’encyclopédie ou images anthropomorphes, feront chacune l’objet d’un numéro dédié.

La Revue de l’image aura connu trois saisons thématiques : la première, d’avril 1978 à juin 1979, est consacrée à scruter la présence de l’image dans le quotidien ; la seconde, d’octobre 1979 à juin 1980, s’attarde sur l’image stéréotypée ; la troisième, arrêtée à ses débuts au milieu de l’année 1983, se focalise sur le processus de production. Elle est souvent organisée en partenariat avec des institutions extérieures : l’INA, la Maison de la culture du Havre, le CNDP, l’Atelier de création radiophonique de France Culture notamment prendront en charge ou participeront activement à certains numéros.

Projections d’œuvres originales et débats

Chaque événement de la Revue de l’image est composé d’un temps de projection suivi d’un temps de débat. S’y rencontrent et dialoguent des chercheurs (en philosophie, analyse des médias, histoire du cinéma, tels Eliseo Veron, Louis Marin, Pierre Sorlin ou Jules Gritti), critiques (Serge Daney), journalistes (Hervé Brusini, Bernard Bouthier), réalisateurs (Raul Ruiz, Alain Bergala, Robert Kramer, Jean-Luc Godard) ou autres artistes de tous horizons (Bob Wilson ou Bernard Parmegiani, à titre d’exemple).

Les projections pouvaient être nombreuses, longues et variées, s’étalant sur une journée entière ou se concentrant sur une soirée. Il pouvait s’agir, du moins les premiers temps, de longs ou courts métrages vidéo (dont Vidéo 50 de Bob Wilson, produit par le SAV avec le financement du MNAM notamment), cinématographiques ou télévisés, fictionnels ou documentaires, de séries (Le Tour du monde pour deux enfants de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville), d’ensembles ou d’unitaires voire de montages de diaporamas. Mais surtout, pour chaque numéro, une production originale était montée, réalisée par un auteur extérieur (par exemple Alain Bergala, Jean-Jacques Henry, Raoul Ruiz, Pascal Kané) avec le soutien de l’équipe du SAV, tant à la production qu’à la réalisation et à la technique.

Le public, comme souvent dans les premières années du Centre Pompidou, pouvait être très agité, comme en témoigne cette lettre de remerciements adressée le 18 mai 1978 par Pierre Tailhardat à René Berger, sémiologue suisse venu participer à la première édition :

« Ces remerciements sont d’autant plus vifs que la soirée a dû être pour vous une surprise et peut-être une épreuve. (….) Certes le public est difficile. La relation doit être plus étroite et la préparation en petits groupes comportant du public est certainement souhaitable. »

Source : Archives du Centre Pompidou, 1992W040-14, 18 mai 1978, Lettre de Pierre Tailhardat (chef du service audiovisuel) à René Berger (sémiologue suisse intervenant lors de la première édition de la Revue de l’image) (copie adressée à Roger Caracache, chargé de la diffusion au service audiovisuel).

Cette agitation est interprétée par Jean Lepic, journaliste pour Sonovision, comme une réaction légitime face au rendez-vous manqué d’« une expérience originale de regard public et collectif » :

« (…) les débateurs hissés sur une estrade ont failli replonger le public dans la passivité habituelle du téléspectateur. Professionnels de la théorie de la communication, d’une part, et professionnels de l’information, de l’autre, essayaient certes de communiquer, mais parlaient-ils de la même chose ? Et pour qui ? Les protestations du public montraient qu’il n’était pas dupe de ce « débat » où tout (à commencer par l’animateur douceureux) concourrait à l’exclure et à désamorcer confrontation et contestation1. »

La Revue de l’image témoigne de la dynamique de recherche que vise à entretenir Pierre Tailhardat au sein du service audiovisuel du Centre Pompidou dont il est responsable de 1972 à 1981 et avant son départ de l’institution en 1984. Il est assisté pour la mettre en œuvre de chargés de recherches, Jean-Loup Rivière et Marie Frapin, ainsi que de l’ensemble du service audiovisuel, qui participe activement à la production de l’événement et des images qui y sont diffusées.

En 1979, à l’issue de la première saison, puis en 1983, La Revue de l’image a fait l’objet de deux dossiers rassemblant des contributions de ses participants, des créations originales ou des comptes rendus de débats. Ces dossiers, comme plusieurs des programmes des séances, sont consultables à la bibliothèque Kandinsky.

Annexe – Liste des manifestations organisées dans le cadre de la Revue de l’image

Saison 1

  • Revue de l’image n°1 du 7 avril 1978 : L’image de l’information. Les journaux télévisés (organisée en collaboration avec l’INA, Antenne 2 et FR3)
  • Revue de l’image n°2 du 21 mai 1978 : Audiovisuel et action culturelle (organisée par la Maison de la culture du Havre)
  • Revue de l’image n°3 du 22 juin 1978 : La photographie de presse.
  • Revue de l’image n°4 du 20 novembre 1978 : Ouverture : Bob Wilson – Video 50
  • Revue de l’image n°5 du 26 janvier 1979 : Mini médias. Le Scopitone
  • Revue de l’image n°6 du 28 février 1979 : L’image exclue. La Radio (en partenariat avec l’atelier de création radiophonique de France Culture)
  • Revue de l’image n°7 du 29 mars 1979 : Images d’encyclopédies. L’image de la légende
  • Revue de l’image n°8 du 3 mai 1979 : Des enfants dans des images
  • Revue de l’image n°9 du 7 juin 1979 : L’image du combat2

Saison 2

  • Revue de l’image n°10 du 18 octobre 1979 : Images sur commande. Raúl Ruiz 4 films de commande3
  • Revue de l’image n°11 du 16 novembre 1979 : Roman photo
  • Revue de l’image n°12 du 7 décembre 1979 : Procès lourds, vidéo légère (en partenariat avec la RAI)
  • Revue de l’image n°13 du 7 janvier 1980 : D’œil à oreille. Carte blanche à Bernard Parmegiani (en partenariat avec le SNG et l’INA GRM)
  • Revue de l’image n°14 du 24 janvier 1980 : L’image pédagogique (préparé par l’antenne CNDP de Bordeaux)
  • Revue de l’image n°15 du 21 février 1980 : L’image anthropomorphe
  • Revue de l’image n°16 du 20 mars 1980 : L’image arrêtée
  • Revue de l’image n°17 du 24 avril 1980 : Rencontre avec Robert Kramer
  • Revue de l’image n°18 du 22 mai 1980 : Graffiti, labyrinthe, images déplacées
  • Revue de l’image n°19 du 19 juin 1980 : Voyage, image (à l’occasion de l’exposition « Cartes et figures de la terre »)
  • Revue de l’image n°20 : Pause

Saison 3

  • Revue de l’image n°21 du 21 janvier 1983 : Métamorphoses
  • Revue de l’image n°22 du 4 mars 1983 : Télévisions locales
  • Revue de l’image n°23 des 18 et 19 mai 1983 : Radio Latina
  • Revue de l’image n°24 des 26 et 27 juin 1983 : L’image subventionnée

Sources

Bibliothèque Kandinsky

Brochures-programmes distribuées en invitation et en ouverture des Revues de l’image
Dossiers édités à la suite des deux premières saisons de la Revue de l’image

Archives institutionnelles du Centre Pompidou

  • 1992W040 14 à 16 CNAC-GP, Service audiovisuel, Revue de l’image, 1978-1983
  • 1992W005 8 CNAC-GP, Coordination des manifestations et gestion des espaces communs, Revue de l’image, 1978

Archives du SPAV du Centre Pompidou

  • Dossiers de production des Revues de l’image n°1 à 24
  • Productions réalisées spécialement pour les différentes éditions de la Revue de l’image (diaporamas, vidéos)

Ève Givois

Chargée de recherche post-doctorante à la bibliothèque Kandinsky pour le projet MAVEX.

More Posts

  1. Jean Lepic, « L’effet Beaubourg an II », Sonovision, no218, août 1979, p.14-15 []
  2. Sur cette soirée et sur la vidéo réalisée spécialement pour l’occasion par Raúl Ruiz, Image de débats, voir Alice Leroy, Ève Givois et Adrian Fix, « Raúl Ruiz, Le musée en exil. Une enquête dans les archives du cinéaste au Centre Pompidou », compte-rendu de la soirée du Laboratoire d’histoire permanente du Centre Pompidou du 4 octobre 2023 organisée dans le cadre des soirées “Film” des collections cinématographiques du MNAM-CCI, 8 janvier 2024, https://lhp.hypotheses.org/3716 []
  3. La vidéo de Raúl Ruiz réalisée dans le cadre de la 9e soirée de la Revue de l’image, Images de débats, est de nouveau projetée et discutée ce soir-là (Ibid.) []

Séminaire public MAVEX – 8 décembre 2023

Histoire et mémoires de la production audiovisuelle au Centre Pompidou. Présentation publique du projet MAVEX et table ronde

Centre Pompidou – Salle Cinéma 1 – Vendredi 8 décembre 2023 – 9h30
accès sur inscription

Le projet de recherche MAVEX (Mémoires audiovisuelles des expositions du Centre Pompidou), porté par la bibliothèque Kandinsky en partenariat avec l’INA et l’École des Chartes et soutenu par la Fondation des Sciences du Patrimoine, entend renouveler les connaissances sur le fonds d’archives audiovisuelles du service de production audiovisuelle et sur son histoire. Ce fonds constitue un ensemble majeur de documents sonores, visuels et audiovisuels produits par le service depuis ses prémices en 1972 jusqu’à aujourd’hui, en partenariat avec les différents utilisateurs du Centre (MNAM, CCI, DDC, DCC, IRCAM et BPI).

Cette matinée sera l’occasion de revenir sur cinquante ans de productions, qui constituent des sources exceptionnellement riches sur l’activité du Centre, et notamment sur les expositions dont elles gardent la trace. Il s’agira de retracer à grand trait l’histoire institutionnelle de leur artisan, ce service audiovisuel intégré conçu à la fois comme un média, un lieu de recherche en audiovisuel et un prestataire à disposition du Centre, de ses utilisateurs et de ses artistes invités. Après une restitution du travail de recherche dans les archives du Centre mené depuis juin 2023, une table ronde réunira trois anciens membres du service audiovisuel pour évoquer ses premières décennies.

PROGRAMME

09h00-09h30 : accueil du public
09h30-09h35 : mot d’accueil par Xavier Rey (sous réserve) et Claire Garnier
09h35-09h50 : présentation du projet MAVEX par Sylvain Wolff et François Nawrocki
09h50-11h05 : une histoire de la production audiovisuelle au Centre Pompidou, présentation d’Ève Givois avec projections d’archives du SPAV
11h05-11h15 : pause
11h15-12h15 : table ronde avec Pierre Tailhardat, Victor Bissengue et Philippe Puicouyoul, animée par François Nawrocki.
12h15-12h30 : restitution de la campagne d’entretiens en cours et appel à témoignages, par Rachel Stella et Ève Givois.

PARTICIPANT·ES

Ève Givois est chargée de recherche post-doctorante à la bibliothèque Kandinsky où elle travaille pour le projet MAVEX sur l’histoire de la production audiovisuelle du Centre Pompidou. Elle a soutenu en 2019 une thèse en histoire des médias audiovisuels et des représentations de l’immigration en France.

Pierre Tailhardat a intégré l’Etablissement public centre Beaubourg dès 1972 pour y créer une cellule audiovisuelle. Il a été le premier responsable du service audiovisuel du Centre Pompidou jusqu’en 1981. Avant son départ de l’institution en 1983, il a été responsable de la recherche en audiovisuel du Centre.

Victor Bissengue est entré à la cellule audiovisuelle de l’Établissement public Centre Beaubourg en 1975 comme ingénieur du son. Il a occupé cette fonction au SAV du Centre Pompidou jusqu’à son départ en retraite en 2013. En parallèle, il a soutenu en 1988 une thèse de doctorat en études cinématographiques sur L’Audiovisuel au Centre Pompidou : situations actuelles et perspectives, sous la direction de Jean Rouch.

Philippe Puicouyoul est arrivé au service audiovisuel en 1976 en tant que projectionniste 16mm puis monteur film à partir de 1977. Il devient réalisateur vidéo du service en 1986, fonction qu’il occupe jusqu’à son départ de l’institution en 2018. Cette année-là, il dépose à la bibliothèque Kandinsky la collection “Mémoires d’expositions”, série remasterisée de 207 films réalisés sur les expositions du Centre Pompidou à partir de 1986.

Rachel Stella est chercheuse indépendante en histoire de l’art, productrice et réalisatrice de films sur l’art. Elle est chercheuse associée au projet MAVEX, au sein duquel elle contribue plus particulièrement à la campagne d’entretiens menés auprès d’anciens membres du SAV/SPAV.

Pour le Centre Pompidou : Sylvain Wolff (chef de service de la production audiovisuelle), François Nawrocki (responsable des fonds et collections de la bibliothèque Kandinsky).

État des archives audiovisuelles du Centre Pompidou

Sommaire :

Archives audiovisuelles du SPAV – service de production audiovisuelle du Centre Pompidou

Le principal fonds d’archives audiovisuelles du Centre Pompidou est issu de l’activité de production du service audiovisuel intégré au Centre depuis ses prémices au début des années soixante-dix. Il représente un ensemble de plus de 12 000 titres, auxquels sont associés plus de 41 000 documents (en juillet 2023). Leur conservation, documentation et valorisation est toujours assurée par le service de production audiovisuelle du Centre Pompidou, en particulier par son archiviste documentaliste audiovisuel, Arnold Jeanville1.

Reflet de l’activité du service de production audiovisuelle

Les archives audiovisuelles du SPAV sont principalement composées des documents produits par le service depuis ses prémices en 1972. Captations d’événements ou d’expositions, films d’artistes auxquels le Centre confiait les moyens du service pour créer une œuvre sur commande, débats, documentaires, magazines, entretiens, les formes prises par ces productions sont variées.

La plupart ont été commanditées par l’une des institutions utilisatrices du Centre Pompidou : Musée national d’art moderne (MNAM) ; Centre de création industrielle (CCI) puis Département du développement culturel (DDC) ou Département culture et création (DCC) ; Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) ; Bibliothèque publique d’information (BPI).

Les directions et services communs du Centre ont également pris en charge des productions. Les Espaces communs, sous la houlette de Blaise Gautier, puis le DDC, ont ainsi sollicité systématiquement le service audiovisuel pour enregistrer les différentes éditions de la Revue parlée et des revues qui lui ont succédé après 1992. Ces documents sonores et vidéo constituent un fonds exceptionnel de plus de 2100 captations enregistrées entre 1977 et 2010.

En marge de ces commandes, le SAV/SPAV a également été à l’initiative de productions menées en son nom propre ou en partenariat avec des structures extérieures. On peut enfin trouver dans ses archives quelques copies d’œuvres qu’il n’a pas produites mais seulement utilisées ou projetées.

Le fonds est principalement composé d’archives audiovisuelles sur bandes vidéo ou film, ou d’archives sonores. Il intègre également quelques 245 œuvres multimédia, dites “audio-visuels” dans les premiers temps de l’activité du service. Celles-ci consistent en des montages de diapositives dont le défilement est synchronisé avec une bande sonore, produits par le service entre 1974 et 1999. Un laboratoire du service était spécifiquement dédié à ces productions durant cette période.

Des supports et formats variés

Les formats de ces archives audiovisuelles suivent les évolutions des équipements du service dans le temps. Quelques films ont été réalisés dans les premières années de l’activité du service sur supports argentiques 35 mm et surtout 16 mm, mais dès le milieu des années soixante-dix la vidéo est privilégiée. Les formats de supports 2 pouces, 1 pouce ou ¾ de pouce (UMATIC ou BVU) sont tour à tour utilisés à cette période pour la vidéo, le ¼ de pouce principalement pour le son. À partir des années quatre-vingt-dix, les productions vidéo en Betacam se généralisent, avant de laisser place aux Betanum dans les années 2000. La production sonore quant à elle se fait de plus en plus en DAT.

À partir de la fin des années 2000, les fichiers numériques natifs, vidéos ou sonores, prennent le pas sur les autres types de documents. Leur nombre important, en particulier en 2015, s’explique par une augmentation de la production, conséquence de la baisse du coût de fabrication et de stockage sur support numérique, mais aussi par l’organisation de plusieurs campagnes de numérisation. Celles-ci prennent la suite de plusieurs campagnes antérieures de documentation et de migration de supports, initiées dès 1987. En juillet 2023, plus des deux tiers des titres composant le fonds du SPAV avaient déjà fait l’objet d’une numérisation.

Des archives du SPAV hors du Centre Pompidou ?

Quelques unes des productions audiovisuelles du SPAV peuvent être conservées dans d’autres lieux, selon leur mode de diffusion originel. Au titre du dépôt légal, la Bibliothèque nationale de France conserve une part des vidéogrammes produits et édités par le Centre Pompidou, tandis que l’Institut national de l’audiovisuel conserve une partie des productions vidéo télédiffusées. Les productions du Centre Pompidou conservées par ces institutions sous leur forme diffusée peuvent différer des versions conservées au SPAV – versions intermédiaires ou alternatives.

Archives audiovisuelles de la bibliothèque Kandinsky (MNAM-CCI)

Les fonds et collections audiovisuelles de la bibliothèque Kandinsky représentent un ensemble d’environ 5300 documents, physiques (vidéo, film) ou numériques, images animées ou documents sonores. Ils peuvent être entrés à la bibliothèque par plusieurs voies différentes déterminant leur statut : par versements d’autres services ou départements du Centre Pompidou, dans ce cas il s’agit d’archives publiques ; par donation au sein d’un fonds privé ; par collecte en vue d’une projection dans le cadre des programmations cinéma du Centre, notamment dans le cadre de la biennale des Films sur l’art dirigée par Gisèle Breteau-Skira dans les années 1980 et 19902.

Pour toute demande de consultation ou d’information sur les fonds et collections d’archives audiovisuelles de la bibliothèque Kandinsky, contacter Natalia Klanchar (Natalia.Klanchar@centrepompidou.fr).

Collections audiovisuelles du MNAM-CCI

De nombreuses archives audiovisuelles ont intégré, en tant qu’œuvres, les collections du Musée national d’art moderne, dès les prémices du Centre Pompidou. Elles ont d’abord été rassemblées dans une collection commune Photo et Film, avant de constituer deux ensembles distincts après 1982 : la collection Film et la collection Nouveaux médias. Quelques unes des productions audiovisuelles du Service audiovisuel puis du Service de production audiovisuelle du Centre Pompidou ont fait l’objet d’une acquisition postérieure dans les collections du MNAM3.

Collection Films

La collection films, initiée en 19764, est constituée d’environ 1400 œuvres. Elle comprend des films d’artistes plasticiens et de cinéastes expérimentaux, ainsi que des installations cinématographiques.

Collection Nouveaux médias

La collection Nouveaux médias est constituée d’environ 2400 œuvres. Elle comprend des œuvres vidéos, sonores, numériques, interactives ou non, et des installations.

Ève Givois

Chargée de recherche post-doctorante à la bibliothèque Kandinsky pour le projet MAVEX.

More Posts

  1. Arnold Jeanville peut être contacté à l’adresse arnold.jeanville@centrepompidou.fr pour toute demande de consultation du fonds, mais aussi pour toute demande de renseignement sur tout ou partie de ses éléments. []
  2. Ce rapide panorama s’appuie sur le bilan établi en 2021 par Blaise Roire, Étude croisée de la collection audiovisuelle de la Bibliothèque Kandinsky et du fonds du service de la production audiovisuelle du Centre Pompidou, Centre Pompidou / MNAM-CCI / Bibliothèque Kandinsky, 2021. []
  3. Toutes les productions du SAV/SPAV commanditées par le musée, même celles dont la réalisation était confiée à des artistes, n’ont toutefois pas fait l’objet d’une acquisition []
  4. Sur les débuts de cette collection, voir Enrico Camporesi et Jonathan Pouthier (dir.), L’Histoire d’une histoire du cinéma, Paris, Paris Experimental, 2023, 450 p. []